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Résumé : A L’ Appel, depuis plus de 30 ans, l’éducation est au cœur des efforts que nous déployons pour l’avenir des enfants. Parce que nous savons que chaque année d’éducation réduit le risque de conflit d’environ 20 % ; Parce qu’on estime qu’une année de scolarité de plus peut augmenter les revenus d’une femme de 10 à 20 % ; Nous faisons de l’éducation de qualité pour tous une priorité véritable ! La proportion alarmante [57%] d’enfants de 10 ans incapables de lire et de comprendre un court texte adapté à leur âge, est passée à 70% dans les pays à revenus faible et intermédiaires depuis la pandémie.
Article publié le mardi 24 janvier 2023
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Les organisations internationales, dont L’ Appel, se mobilisent
Ensemble, avec les agences de l’ONU, les gouvernements, les ONG etc. nous nous engageons pour que chaque enfant soit scolarisé et pour qu’il reçoive une éducation de qualité.
A L’Appel, depuis plus de 30 ans, l’éducation est au cœur des efforts que nous déployons pour l’avenir des enfants.
– Parce que nous savons que chaque année d’éducation réduit le risque de conflit d’environ 20 % (3).
– Parce qu’on estime qu’une année de scolarité de plus peut augmenter les revenus d’une femme de 10 à 20 % (4).
… nous faisons de l’éducation de qualité pour tous une priorité véritable !
A travers des programmes de parrainage, nous agissons pour que tous les enfants soient scolarisés. Avec la formation de maîtres, la création d’un centre de diagnostic de la surdité, l’extension d’un centre d’accueil pour les enfants en situation de handicap… nous nous engageons pour que chaque enfant puisse au moins acquérir les savoirs de base.
L’Appel soutient les cinq axes énoncés par la Banque Mondiale :
- les élèves sont préparés et motivés pour apprendre
- les enseignants de tous les niveaux sont efficaces et valorisés
- les classes sont équipées des moyens nécessaires à l’apprentissage
- les écoles sont des espaces sûrs et inclusifs
- les systèmes éducatifs sont bien gérés
Pourquoi avons-nous besoin de vous pour continuer ?
Alors que 2020 marquait le compte à rebours de 10 années pour relever le défi d’une scolarisation ET d’une éducation de qualité pour tous les enfants, l’actualité de ces trois dernières années a rebattu toutes les cartes.
A la fin de l’année scolaire 2021-2022, les écoles n’étaient pas toutes réouvertes
En avril 2020, au plus fort des mesures de fermeture des écoles, 1,6 milliard d’enfants dans le monde entier (soit 94% des élèves) n’allaient plus en classe.
Et si, en France, nos enfants sont retournés à l’école dès la rentrée de septembre 2020, ce ne fut pas le cas de millions d’autres dans le monde : « Fin mars 2022, 23 pays – abritant au total plus de 400 millions d’écoliers – n’avaient pas encore complètement réouvert leurs écoles, de nombreux enfants [risquaient] de décrocher ».
Les familles doivent désormais payer plus pour que leurs enfants aillent à l’école
À la fermeture des écoles, se sont ajoutés des effets négatifs sur les budgets : non seulement cette crise a pesé sur les revenus des familles et augmenté le taux de déscolarisation, mais elle a aussi limité les ressources des pays et entraîné des tensions sur les dépenses publiques pour l’éducation.
Une évaluation publiée le 23-24 juin 2022(1) par l’UNESCO(2), la Banque Mondiale et l’UNICEF(3), révèle que 40% des pays à revenus faibles et intermédiaires ont réduit la part réservée à l’éducation dans leurs budgets. Or, Stefania Giannini, sous-Directrice Générale pour l’éducation à l’UNESCO, soulève un point important : « quand les financements publics baissent, ce sont les familles qui doivent augmenter leur participation financière. Et plus la facture de l’éducation incombe aux familles, plus le risque d’accroissement des inégalités est grand ».
Nous craignons en effet que des pays, ayant fait d’énormes progrès en matière de scolarisation fassent un bon en arrière : les familles les plus pauvres seraient obligées de déscolariser leurs enfants si l’état ne les aide plus.
Zoom sur un pays où L’Appel agit : Au Vietnam, l’éducation dépend beaucoup de la capacité des parents à payer des cours supplémentaires à leurs enfants. Très peu de cours sont inclus dans le programme national. Alourdir le budget des familles compromet donc énormément l’avenir de nombreux enfants.
Alors que les études ont montré que l’éducation est le premier facteur d’égalité des chances, cette dernière pourrait être compromise si les familles les plus pauvres sont accablées.
La qualité de l’apprentissage a encore beaucoup régressé
Certes, les pays en développement ont accompli des avancées extraordinaires sur le plan de la scolarisation, et de plus en plus d’enfants vont à l’école dans le monde entier.
Cependant, comme l’avait déjà souligné le Rapport sur le développement dans le monde 2018, nous pouvons regretter que la scolarisation ne soit pas synonyme d’apprentissage.
Bien avant la pandémie, la crise mondiale de l’apprentissage était inquiétante. En 2019, la Banque Mondiale nous le disait : « la proportion alarmante [57%] d’enfants de 10 ans incapables de lire et de comprendre un court texte adapté à leur âge donne une mesure simple mais éloquente de l’ampleur de cette crise ». D’ailleurs, cela fait plus de dix ans qu’un certain nombre d’experts mettent en garde contre cette « crise » de l’éducation.
L’évaluation(1)menée conjointement par l’UNESCO, la Banque Mondiale et l’UNICEF corrobore cette idée. Elle ajoute que les fermetures d’écoles dues à la pandémie de la Covid-19 ont eu un impact sans précédent sur l’apprentissage(*) : « Dans les pays à revenus faible et intermédiaire, 70 % des enfants de 10 ans sont [depuis la pandémie] dans l’incapacité de comprendre un texte simple à l’écrit » nous a alerté Audrey Azoula, Directrice générale de l’UNESCO, le 30 juin 2022. L’objectif de développement durable visant une éducation de qualité pour tous d’ici 2030 semble bien de plus en plus difficile à atteindre.
(*) 2 000 milliards : c’est le nombre d’heures d’apprentissage perdues, à l’échelle globale, du fait de la non-scolarisation des élèves en présentiel. _UNICEF
En Afrique, les conflits armés aggravent encore le pourcentage d’enfants déscolarisés.
L’Unicef juge critique la déscolarisation des enfants, surtout en Afrique : Sur les 6 < 11 ans, un enfant sur 5 n’est pas scolarisé ; Et ce chiffre augmente d’un tiers pour les 12 < 14 ans.
Macoura Oulare, du bureau régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, précise que dans la zone Afrique de l’Ouest - Afrique centrale, 57 millions d’enfants ne sont plus dans le système scolaire à cause de l’insécurité et des conflits ; Rien que pour le Sahel, ce chiffre est de douze millions.
Par ailleurs, Pierre Sawadogo, spécialiste de l’éducation (membre de l’association Solidarité Laïque - partenaire de L’Appel - en tant que coordinateur régional des Programmes éducatifs Ouest-africains avant d’être nommé au poste de Directeur de l’Antenne Afrique de l’Ouest de l’ONG basée à Ouagadougou) se confiait au célèbre média allemand Deutsche Welle : “ La non scolarisation des enfants développe le sentiment de repli sur soi et c’est ce qui occasionne toutes les formes d’extrémisme violent et impacte sur les questions de la paix en Afrique de l’Ouest. "
Pour lui, la priorité donnée à la lutte contre les groupes armés fait qu’au sein d’un Etat, les arbitrages budgétaires se font le plus souvent au détriment du secteur de l’éducation.
L’avenir des enfants appauvrit par cette « crise de l’apprentissage »
Les retards d’apprentissage auront aussi un impact économique puisque « à l’échelle mondiale, ils représenteront pour la génération en cours de scolarisation une perte cumulée de richesse de l’ordre de 21 000 milliards de dollars ». Les estimations de développement en matière d’études, de travail et de revenus risquent de diminuer pour les élèves d’aujourd’hui, en particulier les plus défavorisés, par rapport aux générations précédentes.
De plus, l’interruption de la scolarité a accentué les inégalités dans plein d’autres domaines. Les enfants n’ayant plus accès à la cantine, qui leur offre parfois leur seul repas de la journée, sont davantage susceptibles de souffrir de la faim. Les enfants victimes d’abus n’ont plus eu accès à des dispositifs de protection sociale. Des millions d’enfants ont été exposés au travail infantile et au mariage précoce.
S’ajoutant à une crise de l’éducation (comprenons « apprentissage ») universelle, la COVID-19, la guerre et les conflits ont entraîné un creusement catastrophique des inégalités.
... MAIS CE N’EST PAS UNE FATALITE !
Merci de soutenir L’Appel dans sa mobilisation pour la scolarisation ET l’éducation des enfants. Chaque année plus de 20 programmes agissent en ce sens !
En 2023, continuons ensemble d’agir pour atteindre, à notre niveau, l’objectif de développement durable visant une éducation de qualité pour tous d’ici 2030 !
- Travaillons pour préparer les enfants à l’enseignement primaire ;
- Engageons nous pour que les filles et les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité ;
- Augmentons considérablement le nombre d’enseignants qualifiés ;
- Mobilisons nous pour l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les enfants malades, les "peuples autochtones" etc., à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle ;
- Faisons la promotion du développement et des modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté ;
Ensemble, visons l’efficacité avec des réponses concrètes et ajustées localement grâce à nos partenaires sur place.
*** Sources ***
(1) The State of Global Learning Poverty : 2022 Update, évaluation publiée le 23/06/2022 par la Banque Mondiale, l’UNESCO, UNICEF etc.
(2) UNESCO signifie United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la Culture)
(3) UNICEF est l’acronyme qui désigne le Fonds des Nations unies pour l’enfance, une agence de l’Organisation des Nations unies (ONU) consacrée à l’amélioration et à la promotion de la condition des enfants.
(4) World Bank. Doing well out of war (Paul Collier), 1999, p. 5
(5) World Bank, Returns to Investment in Education (2002)
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